06 février 2010 - WHITECHAPEL

 

 

 Certains groupes sont plus difficiles a interviewer que d’autres, vous avez le modèle « artiste autoproclamé » qui ne souhaite pas « perdre de temps » a expliquer son art, le modèle Star qui se demande quand vous trouver une seconde de libre avant 2099, le mec posé qui répond de façon très cool et avec patience aux questions plus ou moins pertinentes qui peuvent leur être posées ...

WHITECHAPEL appartient a une catégorie spéciale, a l’image de leur musique, ils vous embarquent dans leur univers et vous font presque oublier que vous etes venu les interviewer, et quelle foutu question vous aviez bien pu poser entre 2 délires. Merci en cela a mon camescope qui m’a permis de remettre plus ou moins au clair le contenu de cette discussion.

Voici donc, en substance, le compte rendu de ma rencontre avec les troublions de WHITECHAPEL.

Gilles : Votre prestation au Fallenfest démontre une grande maîtrise du live, vous avez pourtant sorti le premier album avant d’avoir attaqué la moindre date, y avait il une raison a cela ?

Raphaël : On avait pas le choix dans la date (ndr : si si il a osé)

Thierry : Quant on a commencé le groupe on a souhaité d’abord s’axer sur les compos en soignant les instrumentaux, puis placer les textes avant de rechercher un chanteur. C’est à dire d’abord avoir la base avant de trouver un chanteur et démarrer.

Fabrice : c’est là que j’interviens. Apres avoir fait tourner les morceaux avec moi le but a été de les enregistrer pour démarcher et, ensuite, faire des concerts.

J'aurai voulu parler un peu de la pochette de l'album: comment ce concept a t’il été développé ? Qui est ce personnage ?

R : Le titre éponyme de l’album étant « le masque d’arlequin », le masque s’est imposé. De plus comme on ne connait pas personnellement Arlequin on ne savait pas exactement la gueule qu’il avait, on s’est donc décidé pour un masque assez neutre. Mon ancien groupe s’appelant ECLIPSE, je lui ai mis une éclipse dans l’œil en guise de clin d’œil.

F : Mon ancien groupe s’appelait aussi ECLIPSE.

T : un des miens aussi

R : copieurs ! Maintenant ECLIPSE est devenu une marque de chewing gum, j’aurais du déposer.

Quelle chanson fut la plus difficile à écrire ?

R : La prochaine !

F : Le texte de "Pleine lune".

Tous : en effet pleine lune a été difficile.

Quel titre appréciez vous le plus ?

F : "Echec et mat"

T : ils ont tous leurs intérêt mais j’ai une préférence pour "WhiteChapel"

R : "Echec et mat" est bien pour la scène

T : j’aime bien aussi "Melissandre"

Tous : en fait on les aime toute.

Comment se déroule la composition des titres chez WHITECHAPEL ?

Ca dépend des morceaux, il y en a un qui apporte une idée et on voit si ça colle ou pas. Raph et Laurent ont pas mal en réserve. C’est un travail en commun, chacun amène son eau au moulin.

Quel bilan tirez vous du premier album?

Fabrice et Laurent : C’est une très bonne expérience, on a appris pas mal de chose, a faire et a ne pas faire.

R : on savait qu’on allait se faire casser par certains sur la prod mais on a pas les moyens d’un groupe américain. On a pu voir qu’il nous était possible de faire des enregistrements soignés sans perdre un temps incroyable dessus.

Tous : On s’est bien amusé, l’ensemble était très expérimental puisque l’idée de base était de faire une maquette et qu’au fur et à mesure où nous avancions nous avons décidé de nous orienter vers un album.

Les français aiment ranger les musiciens dans des tiroirs alors, qu’est ce qui se cache sous le masque d’Arlequin (le premier qui répond Salauds et putains est à l’amende d’une pizza ) ?

R : Tu veux parler du type de musique qu’on fait ? Certains nous classent dans le métal prog, les français nous comparent a des groupes français qu’on ne connaît pas, les anglais a des groupes anglais qu’on connaît.

L : On pourrait parler de musique évolutive.

R : Les influences sont très diverses, le guitariste est un hardos, le batteur un progueu, le chanteur un hardos, moi je suis un vieux.

L & F : c’est l’étalon des plaines.

R : greg est bien branché clavier prog et PINK FLOYD.

F : je suis bien branché PINK FLOYD aussi.

R : je crois qu’on est tous branché FLOYD mais ça ne s’entend pas dans notre musique.

Tous : Notre musique est un mélange de toutes nos influences, on en retrouve des éléments sans qu’ils soit vraiment prépondérants, ce n’est pas du prog, pas du Metal pur non plus, pas de la pop, sûrement pas de la variété.

Vous avez un nouveau disque en préparation « La peste ». Pouvez vous en dire un peu plus ?

R : On prévoyait 50 titres a l’origine mais finalement seuls 10 devraient tenir sur le CD. Comme d’habitude (cf 1er album) il n’y a aucun morceau qui ressemble aux autres, les influences métal sont un peu plus présentes et les arrangements ont été plus étudiés. Les textes sont davantage issus d’expériences personnelles, collectés notamment au moment de voyage.

« Drapeaux de prières » parle du Tibet !! J’y suis allé et ne peux pas laisser passer ce que j'y ai vu !

« Labyrinthe » est une critique imagée de l'utilisation de la religion a des fins politiques.

« Hier » est notre titre écolo, à cause de ma formation scientifique qui ne peut que m'inquiéter sur l'avenir.

« Salem » est un titre contre l’oubli, l'Histoire avec un grand H, toujours se renouvelle.

« Guetteur de lune » traite du voyage.

« A chacun son enfer » a été écrite en rentrant du Népal ou les valeurs ne se compte pas en monnaie et où la mort n'est qu'un passage.

« Les sectes » (c’est clair ........)

« La peste » aborde le sujet du traitement de l'info dans nos média.

« Shaman » et « Rituel » recoupent un peu les thèmes déjà cités.

T : Quant à la musique, c’est du WHITECHAPEL ... Difficile de l’étiqueter.

F : C’est un album sur lequel j’ai une vue différente par rapport au premier. Lorsque je suis arrivé dans WHITECHAPEL, les titres du « masque d’Arlequin » étaient déjà tous écrits. En revanche, dans le cadre de « la Peste », j’ai participé à la création des titres et y ai donc été plus investi.

En vous remerciant, je vous laisse conclure

R : Si vous lisez ces lignes et êtes producteur, investissez dans notre prochain album. Nous sommes un groupe d’avenir qui emprunte au passé les racines du présent pour cesser de croupir dans les usines du néant.

L : C’est beau « les usines du néant », on garde !!!